Page 7 - Planète Pacifiée - François Szabó
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d’origine religieuse situe la démarche du poète dans le domaine
de la transcendance et de l’aspiration à une sorte de béatitude.

         Oui, la planète pourrait être « pacifiée », mais la réalité est
toute autre, et ce qui donne à ce recueil une dimension
émouvante et parfois pathétique, c’est la pression accablante
d’une société contemporaine mercantile, marquée par la
vulgarité, la bassesse et la violence. Szabó éprouve le sentiment
d’une « inadéquation au monde ; de vivre dans un autre monde,
sensible, tolérant, paisible. « La réalité se fait pesante, agressive.
Le poète – « le pauvre poète – doute parfois d’être à la hauteur de
sa quête ; il souffre d’une fatigue existentielle ». Il est alors en
proie à l’ennui, à l’inquiétude, à l’angoisse, à une incapacité à
saisir la joie des instants.

         Pourtant, bien qu’il se situe souvent sur des cimes
métaphysiques et quelque peu périlleuses, François Szabó
manifeste un profond amour du vivant, et on le sent à la
recherche d’une joie que l’on dirait franciscaine. « Je parsème ma
route de petits riens qui font d’une vie un tout. » Ces accalmies
dans la tourmente nous rendent le poète encore plus proche, de
même que l’affection qu’il porte à ses enfants, ou l’amour pour
une femme nommée Laura : présence, semble-t-il plus spirituelle
que charnelle, et qui prend ici une dimension mythique.

         De façon émouvante, le jeune fils de François Szabó,
Dimitri, accompagne Planète pacifiée d’encres réalisées dans les
improvisations gestuelles, et qui rythment le déroulement de
l’ouvrage.

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