Page 6 - Planète Pacifiée - François Szabó
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Vivre en poésie.

        Je suis toujours étonné et émerveillé de découvrir dans la
société contemporaine, dont nous savons ce qu’elle est, des
hommes et des femmes, sensibles et fervents, qui, de tout cœur,
entrent en poésie, comme d’autres on peut dire qu’ils entrent en
religion. Ainsi de François Szabó, qui, depuis son enfance, s’est
engagé dans une quête, située au centre de son existence. Il est
l’auteur d’une vingtaine de recueils et de plaquettes ; il se décrit
lui-même comme un grand lecteur « presque exclusivement de
poésie, et ce dans le plus de langues possibles, de la langue d’Oc
à l’Ouzbek. » Dans le cadre de son association « le Buvard de
l’Abîme », il se fait passeur de poésie, en présentant des auteurs
contemporains ou classiques. Il est aussi l’un des participants les
plus fidèles aux activités de la Maison de la poésie, en
Languedoc. Mais, au-delà de ces engagements multiples, il s’agit
pour lui de vivre en poésie.

        Planète pacifiée témoigne, une fois de plus et avec une
certaine ampleur d’une longue aventure spirituelle. Art poétique,
méditation dans un espace fertile entre prose et poésie, journal de
bord d’un navigateur du rêve : tout cela à la fois, me semble-t-il,
et aussi le désir de partager, puisque la poésie est, à ses yeux,
chant salvateur, parole libératrice, possibilité d’une redécouverte
du monde, sous un autre angle, et dans sa profondeur. Szabó,
homme du rêve, caresse l’utopie d’un monde fraternel où
régneraient la liberté, la tolérance, l’amitié, l’amour humain et
divin. Dieu n’est pas nommé, mais l’abondance du vocabulaire

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