Page 11 - Planète Pacifiée - François Szabó
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Premier avertissement du poète
Puisque la parole peut rompre l’indifférence,
Puisque s’adresser à l’autre importe,
J’entame la chair du poème
Là où la désolation règne ;
Et ces vers qui vibrent
Autour de ces êtres tourmentés,
Calfeutrés dans un autisme
Dû au traumatisme vécu,
Peu à peu sont gagnés
Par ce murmure paisible,
Par cette mélodie sensible,
Chaleureuse et offerte en partage.
Enfin, sur la pénombre d’une lamentation,
Perce la flamboyante lumière vive de ce que devrait toujours être
la vie :
Cet élan l’un vers l’autre, cette solidarité,
Cette vie intrinsèque et pourtant à l’écoute,
Cette existence riche et cette âme démultipliée.
Ecoute, toi l’inconnu, toi mon semblable,
Que je ne peux persister à ignorer :
Délivre tes peurs et tes angoisses
Dans le chant salvateur,
Dans l’expression même de ta langue,
Dans l’exigence de ton geste
Et trouve enfin en toi,
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